Les dirigeants européens aux petits soins pour la chancelière

Organisée ce week-end sous les auspices de la Commission, une réunion de travail informelle à laquelle la liste des participants s’allonge va essayer de sauver la mise à Angela Merkel avant que se tienne le sommet du 28 juin. Mais rien n’est joué.

Ils sont nombreux à vouloir sa perte, depuis Donald Trump qui n’a pas hésité à interférer dans le débat allemand sur les réfugiés jusqu’aux deux ministres de l’Intérieur allemand et italien, Horst Seehofer de la CSU et Matteo Salvini de La Ligue. C’est sans doute ce dernier qui a les plus grandes capacités de nuisance entre les mains.

Inévitablement, le projet de document de six pages qui devrait sortir de cette réunion a fuité, et c’est Der Spiegel qui en a profité. À ce stade, il y est écrit que des négociations vont intervenir afin de permettre le retour des réfugiés dans le pays qui les a enregistré. Cela pourrait satisfaire Horst Seehofer, s’il décidait de faire preuve de bonne volonté. Par contre, il n’est pas fait mention d’un quelconque système de répartition intra-européen que Matteo Salvini réclame. Astuce probablement due à Angela Merkel, les deux ministres sont chargés de mener ces négociations, ce qui est une manière de les coincer. En tout état de cause, la chancelière s’en lave les mains et n’aurait pas à assumer d’éventuelles compensations qui lui seraient alors reprochées.

Les dirigeants de la CSU n’ont toutefois pas envie de la poignarder dans le dos, car si sa politique envers les réfugiées est contestée, elle reste très populaire. Mais comment pour autant se satisfaire des conclusions annoncées de la réunion de travail de dimanche, après toutes les déclarations définitives de leur leader ? Pour sa part, Matteo Salvini ne tient sans doute pas à abandonner si vite le levier qui lui a si bien réussi ces derniers temps, à moins d’obtenir des concessions significatives portant sur les contraintes budgétaires. Mais la CSU a montré à la suite de la dernière rencontre franco-allemande qu’elle surveillait de près tout assouplissement de la politique européenne qui a été jusqu’à maintenant défendue, qu’elle assimile au début d’un abandon.

La chancelière est toujours sur la corde raide.

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